Machina Humana
pour ensemble, dispositif électronique et sons concrets d’usines
Contexte
Machina Humana fait partie d’un nouveau cycle de pièces qui abordent sous différentes formes les thématiques du monde industriel et des villes abandonnées. Elle est précédée d’une composition pour 27 instruments intitulée The Forgotten City, commande de l’Ensemble Intercontemporain, qui s’inspire de la ville de Buffalo, état de New York, jadis pôle industriel majeur de la « Manufacturing Belt » aux Etats-Unis aujourd'hui laissé à l'abandon. (note de programme The Forgotten City*). The Forgotten City et Machina Humana sont envisagées comme des deux compositions en miroir. L’une évoque les souvenirs d’une activité industrielle révolue à travers une énergie rythmique inédite et une approche purement acoustique où le son industriel est synthétisé par les biais de l’orchestration et des combinaisons de modes de jeux. L’autre s’inspire au contraire du dynamisme de l’activité industrielle de la vallée intra-alpine de la Haute-Savoie et de la Suisse avec une approche très concrète des matériaux sonores et un traitement électronique des instruments.
Note de programme
Machina Humana est une plongée au cœur du monde industriel de la vallée de l’Arve en Haute-Savoie, un territoire marqué par une intense activité industrielle dans le domaine du décolletage (activités d’usinage complexe) et de la mécanique de précision. Contrairement à la mécanique où l’homme travaille à l’aide de la machine, dans le décolletage, la machine travaille à l’aide de l’homme car c’est lui qui la prépare et la programme.
Ce microcosme industriel où l’homme et la machine cohabitent quotidiennement a renforcé ma fascination déjà existante pour l’univers industriel et toutes les problématiques liées à la confrontation entre l’homme et la machine. Machina Humana mélange des sons instrumentaux joués par les 18 musiciens du Lemanic Modern Ensemble avec des sons concrets enregistrés directement au cœur de sites industriels de la vallée de l’Arve et des sons électroniques fabriqués grâce à divers programmes informatique (Max MSP, Logic Audio, AudioSculpt, etc...).
Habituellement banalisés dans le contexte quotidien du travail, j’ai choisi de présenter les sons industriels soit comme des matériaux bruts, soit transformés par différents traitements audio afin de mieux les mélanger aux sons produits par le Lemanic Modern Ensemble.
Des impacts très courts aux longues pistes sonores atmosphériques, les sons enregistrés sont variés et utilisés de différentes manières. Les sons les plus courts sont échantillonnés afin de composer des nouvelles séquences musicales très rythmiques. Les pistes sonores les plus longues recréent l’atmosphère de certains sites industriels dans lesquels la matière sonore a été enregistré. Ces pistes sont mélangées avec des sons électroniques et des interventions instrumentales traitées en temps réel par un ordinateur.
Afin de créer une unité plus forte entre les sons industriels et les instruments de l’ensemble, l’écriture instrumentale utilise de nombreuses techniques spécifiques qui font sortir les instruments de leurs modes de jeu traditionnels. D’autre part, les transformations électroniques appliquées en direct sur le son des instruments de l’ensemble permet de créer un alliage de timbre avec les sons concrets industriels.
Machina Humana
Lemanic Modern Ensemble
Festival Archipel, Genève Biennale Musiques en Scène, Grame, Lyon
Presse
– "Un pont musical entre France & Suisse"
– Lemanic Modern Ensemble–Saison17/18